Poete a NY

Poète à New York le 3 et 4 Juin

Amitié nous lie !

Les Cabarettistes nous invitent dans leur festival Salle/Rue & Vice/Versa organisé avec le Théâtre de l’Opprimé.

Ce merveilleux collectif –Les Cabarettistess’interroge sur la place du spectacle vivant aujourd’hui dans nos vies (rien que ça ! génial!) et organise ce festival où chaque spectacle est joué une fois en salle (au Théâtre de l’Opprimé, donc) et une fois … ailleurs.

Et nous n’avons qu’à répondre : présent!

Et vive le présent qui nous offre cette occasion de re-questionner et si possible re-positionner le lien entre l’artiste et le spectateur.
Et vivent ces gens exceptionnelles qui réalisent le petit miracle de mettre à disposition d’un public, d’une équipe d’artistes et d’un récit un lieu de représentation.

Grand merci au Théâtre de l’Opprimé et aux Cabarettistes !

Heureux, nous jouerons Un poète à New York

Samedi 03 juin 21h au Théâtre de l’Opprimé &

Dimanche 4 juin 19h30 au CRTH (Paris 12e)

Réservations:
Au Théâtre de l’Opprimé: 01 43 40 44 44 – reservation@theatredelopprime.com

Chez nous: compagnie@oiseauxmigrants.com

Téléchargez la plaquette du festival ici:

 

Que de la poésie…

Lorca a écrit, lors de son séjour à New York en 1929, un recueil de poèmes d’une qualité exceptionnelle dont cette Ode au roi de Harlem … esprit de la race noire

Con una cuchara
arrancaba los ojos a los cocodrilos
y golpeaba el trasero de los monos.
Con una cuchara.Fuego de siempre dormía en los pedernales,
y los escarabajos borrachos de anís
olvidaban el musgo de las aldeas.
Aquel viejo cubierto de setas
iba al sitio donde lloraban los negros
mientras crujía la cuchara del rey
y llegaban los tanques de agua podrida.
Las rosas huían por los filos
de las últimas curvas del aire,
y en los montones de azafrán
los niños machacaban pequeñas ardillas
con un rubor de frenesí manchado.Es preciso cruzar los puentes
y llegar al rubor negro
para que el perfume de pulmón
nos golpee las sienes con su vestido
de caliente piña.Es preciso matar al rubio vendedor de aguardiente
a todos los amigos de la manzana y de la arena,
y es necesario dar con los puños cerrados
a las pequeñas judías que tiemblan llenas de burbujas,
para que el rey de Harlem cante con su muchedumbre,
para que los cocodrilos duerman en largas filas
bajo el amianto de la luna,
y para que nadie dude de la infinita belleza
de los plumeros, los ralladores, los cobres y las cacerolas de las cocinas.¡Ay, Harlem! ¡Ay, Harlem! ¡Ay, Harlem!
No hay angustia comparable a tus rojos oprimidos,
a tu sangre estremecida dentro del eclipse oscuro,
a tu violencia granate sordomuda en la penumbra,
a tu gran rey prisionero, con un traje de conserje.

Tenía la noche una hendidura
y quietas salamandras de marfil.
Las muchachas americanas
llevaban niños y monedas en el vientre,
y los muchachos se desmayaban
en la cruz del desperezo.

Ellos son.
Ellos son los que beben el whisky de plata
junto a los volcanes
y tragan pedacitos de corazón
por las heladas montañas del oso.

Aquella noche el rey de Harlem,
con una durísima cuchara
arrancaba los ojos a los cocodrilos
y golpeaba el trasero de los monos.
Con una cuchara.
Los negros lloraban confundidos
entre paraguas y soles de oro,
los mulatos estiraban gomas, ansiosos de llegar al torso blanco,
y el viento empañaba espejos
y quebraba las venas de los bailarines.

Negros, Negros, Negros, Negros.

Avec une cuillère
il arrachait les yeux aux crocodiles
et battait le derrière des singes.
Avec une cuillère.Un feu de toujours dormait dans les silex
et les scarabées ivres d’anis
oubliaient la mousse des hameaux
Ce vieillard couvert de champignons
allait à l’endroit où pleuraient les noirs
tandis que craquait la cuillère du roi
et qu’arrivaient les réservoirs d’eau pourrie
Les roses fuyaient sur le tranchant
des dernières courbes de l’air,
et sur les tas de safran
les enfants martelaient des petits écureuils
avec une rougeur de frénésie barbouilléeIl faut traverser les ponts
et arriver à la rougeur nègre
pour que le parfum de poumon
nous frappe les tempes avec sa robe
de chaud ananas.Il faut tuer le blond vendeur d’eau-de-vie
tous les amis de la pomme et du sable
et il est nécessaire de frapper poings fermés
les petites juives qui tremblent pleines de bulles,
pour que le roi de Harlem chante avec sa foule,
pour que les crocodiles dorment en longues files
sous l’amiante de la lune,
et pour que nulle ne doute de l’infinie beauté
des plumeaux, des râpes, , des cuivres et des casseroles des cuisines.

¡Ay, Harlem! ¡Ay, Harlem! ¡Ay, Harlem!
Il n’y a pas d’angoisse comparable à tes yeux opprimés
a ton sang frémissant dans l’obscure éclipse
à ta violence grenat sourd-muette dans la pénombre
à ton grand roi prisonnier en tenue de concierge.

La nuit avait une fêlure et d’immobiles salamandres d’Ivoire
Les jeunes filles américaines
portaient des enfants et des pièces de monnaie dans le ventre
et les garçons défaillaient sur la croix de l’étirement.

Ce sont eux.
Ce sont eux qui boivent le whisky d’argent près des volcans
et avalent des petits morceaux de cœur, dans les montagnes glacées de l’ours.
Cette nuit-là le roi de Harlem, avec une très dure cuillère
arrachait les yeux aux crocodiles
et battait le derrière des singes.
Avec une cuillère.

Les noirs troublés pleuraient
parmi les parapluies et les soleils d’or
les mulâtres étiraient des caoutchoucs, impatients d’arriver au torse blanc,
et le vent embuait les miroirs
et brisait les veines des danseurs.

Nègres ! Nègres ! Nègres ! Nègres !

[http://www.sopitas.com/206999-sobrevivir-en-harlem-un-documento-fotografico/]

 

Dimanche matin, LORCA et brunch poétique

Du 15 janvier au 28 février
au Théâtre de l’Epée de Bois
Les dimanches à 11h

UN POETE A NEW YORK

Suivi de notre « brunch poétique »

L’année 2017 sera encore poétique !
Et oui !!

Accueillis encore au magnifique Théâtre de l’Epée de Bois (Cartoucherie) nous lançons cette programmation matinale pour rendre l’hiver plus chaleureux.
Les dimanches de janvier et février, rendez-vous au théâtre, dès 10h pour ceux qui veulent prendre un petit café. A 11h, représentation de Un poète à New York, de Lorca, puis restez avec nous pour un brunch poétique – promesse, évidemment, de délices pour le palais et l’esprit.

Poète à New York